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Le tatouage au Japon : la galère pour les tatoués

Au Japon, le tatouage est un art réprimé et mal perçu qui peut fermer beaucoup de portes à ceux qui en ont. Mais pourquoi cela ? Pourquoi tant de discriminations au pays du soleil levant pour les tatoués ?

La question du tatouage et de son acceptation au Japon revient très fréquemment, notamment pour ceux d’entre vous qui en ont et qui voudraient aller faire un tour dans les Onsen japonais. Mais les tatouages au Japon ne sont pas des choses que l’on montre de façon ostentatoire, excepté peut-être pour les Yakuza lors du Sanja Matsuri à Asakusa.

L’origine du tatouage au Japon

Le Japon a connu la culture du tatouage depuis plusieurs millénaires, puisque ce dernier remonterait à la période Jomon (de -10000 à -300 avant JC) et était utilisé par le peuple Aïnous, premiers habitants du Japon. Des chinois auraient observés cette pratique du tatouage par les Aïnous au cours du 3ème et du 4ème siècle après JC. Ils ont rapportés qu’à cette époque, les hommes et les femmes étaient tatoués.

Chez les hommes, le tatouage montrait l’appartenance à un clan ou une catégorie de métier en particulier, surtout pour les marins. Chez les femmes, lorsqu’elles étaient mariées, les bords de leur bouche étaient tatoués.

Durant l’ère Kofun (300-600 après JC) les tatouages commençaient à avoir des connotations négatives. Les japonais commençaient même à utiliser l’art des tatouages pour marquer les criminels, en guise de punition, ce qui remplaça l’amputation du nez ou de l’oreille, en vigueur auparavant.

Durant la période Edo est instaurée une codification des tatouages, ce qui permet de différencier les tatouages « prestigieux » pour les héros des tatouages « crapuleux » pour les criminels. La police utilisera d’ailleurs le tatouage comme punition contre les criminels, et ce de manière systématique.

A cette période, le tatouage deviendra aussi populaire chez les prostituées et les pompiers.

Après cela, durant l’ère Meiji, le tatouage a été interdit par le gouvernement, même si sa pratique a continuée clandestinement. Puis il a été de nouveau autorisé à compter de 1945 par les forces d’occupation du Japon.

Après avoir été à nouveau légalisé, dès la fin de la seconde guerre mondiale, le tatouage a connu un certain essor au Japon. Il devient, à l’heure actuelle, de plus en plus populaire auprès des jeunes japonais.

Les tatouages au Japon, l’apanage des Yakuza ?

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, le tatouage prend une connotation qui veut qu’il soit assimilé aux Yakuza (les membres de la mafia japonaise). Ceci lui a donc conféré une très mauvaise image auprès de la majeur partie de la population japonaise.

A tel point que de nombreux établissements ont décidés de refuser l’accès aux personnes ayant des tatouages : bains publics, salles de gym, onsen, …

De nos jours, les jeunes japonais commencent aussi à avoir des tatouages, de plus en plus, et ce dernier ne se limite plus essentiellement aux Yakuza. La différence se fera essentiellement au niveau de la taille et de l’importance du tatouage sur le corps du japonais. En effet, les Yakuza auront souvent tendance à faire des tatouages imposant partant du haut du buste et allant jusqu’aux cuisses (ce qui demande plusieurs années de travail pour les réaliser et peut coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros). Les japonais lambda se contenteront de tatouages plus simples et souvent moins visibles.

Mais malgré son essor, le tatouage au Japon conserve une mauvaise image, celle du criminel, car pendant des siècles il a été utilisé pour marquer publiquement les bandits.

Voyager au Japon quand on est tatoué

Si vous êtes en voyage au Japon et que vous avez des tatouages, cela risque d’affecter, d’une façon ou d’une autre votre séjour au pays du soleil levant. En effet, comme vous pouvez le voir ci-dessus, les tatouages au Japon ne sont pas toujours bien perçus.

La plus grande difficulté réside dans le fait que les portes des onsen et autres bains publics vous seront souvent fermés, dans la majorité des cas. Il existe tout de même quelques onsen qui acceptent des personnes tatouées, notamment lorsqu’il s’agit d’étrangers (car les Yakuza étrangers ça n’existe pas), mais ces lieux sont assez rare.

L’autre point qui pourra être différent concernera le regard des gens à votre encontre. Ne vous inquiétez pas, rien de bien méchant en soit, bien au contraire. Il s’agira souvent de regards curieux ou amusés.

Si vous avez des tatouages et que vous faites un voyage au Japon, pensez à les couvrir dans les lieux où leur présence peut-être mal perçue. Dans les onsen ou autres bains publics, soit on vous refusera l’accès (dans la majorité des cas) soit on vous l’accordera, mais vous aurez droit à des regards. Ce que vous pouvez aussi faire, c’est de prendre des bains privés, mais cela vous coûtera légèrement plus cher.

Et voila, vous en savez plus sur les tatouages au Japon, de leurs origines à leurs perceptions par les japonais et les contraintes liées au voyage au Japon pour les personnes tatouées.