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Ascension du Mont Fuji, tout pour une randonnée parfaite

Envie de partir à l’ascension du Mont Fuji? Voici un guide complet qui vous donnera des conseils pratiques et vous aiguillera sur cette activité très prisée des japonais et touristes étrangers. Bonne randonnée à vous.

Là, depuis Tokyo, on l’aperçoit au loin, il nous laisse l’admirer, surtout en hiver. Lui, le fier, le majestueux Mont Fuji, ce symbole du Japon par excellence, lui le volcan à la forme conique de toute beauté. Une véritable merveille de la nature, que l’on peut voir au loin, du haut de ses 3776 mètres d’altitude.

Cette merveille de la nature, ce cône quasi-parfait, se laisse dompter par les « pèlerins » qui se lancent à son ascension une fois l’été venu. Il est dit que celui qui le gravit devient japonais. Est-ce vrai? Certainement pas, mais la symbolique est tellement forte qu’il ne faut pas s’en priver. D’ailleurs, les japonais ont un célèbre proverbe concernant l’ascension du Mont Fuji:

« Celui qui gravit le Mont Fuji une fois est un sage, celui qui le gravit deux fois est un fou. »

 

Oups, je me dois d’être un fou car je l’ai gravit une fois à l’été 2012 et une seconde fois à l’été 2013 lorsque j’ai marché de Tokyo jusqu’au Mont Fuji. Mais je suis encore bien loin de ce japonais qui à l’âge de 71 ans avait déjà gravit le Mont Fuji pas moins de 1673 fois, rien que ça, établissant un nouveau record.

Saison pour l’ascension du Mont Fuji

Pendant une grande partie de l’année le Mont Fuji est enneigé, et pas qu’un peu. C’est d’ailleurs ce qui fait son charme et donne de superbes photos du lieu, que l’on peut admirer de Kawaguchiko et de la région Fujigoko. Et c’est pour cela qu’il existe une période dite « saison officielle de l’ascension du Mont Fuji » et celle-ci va légèrement varier selon le chemin emprunté pour l’ascension.

Il existe ainsi quatre sentiers d’ascension qui sont les suivants:

– Yoshida

– Subashiri

– Gotemba

– Fujinomiya

Le Yoshida est le plus célèbre, le plus emprunté et le plus facile d’accès jusqu’au sommet. Il permet ainsi au plus grand nombre d’accéder au sommet du Mont Fuji avec moins de difficultés que les autres, notamment le Gotemba qui est réputé pour être l’un des plus difficiles et physique. Le sentier Yoshida commence à la station 5 appelée « Kawaguchiko » située à 2305 mètres d’altitude, proposant un dénivelé de 1500 mètres environ sur une longueur de 6km.

La période officielle d’ascension court de début juillet jusqu’à la mi-septembre, tous les ans, les jours variant légèrement selon les conditions météorologiques sur place. Vous pouvez retrouver les dates officielles sur le site de la ville de Fujiyoshida par ici.

Ce qui va changer durant la période officielle, outre le fait qu’il n’y ait plus de neige au sommet (même si il peut neiger, même en été), c’est qu’il va y avoir toute une structure de soutien qui sera mise en place pour faciliter l’ascension jusqu’au sommet. Ainsi, il y aura des transports publics (bus et taxi allant jusqu’à la station 5), des refuges ouvert à toutes les stations (il y a en tout 10 stations jusqu’au sommet), du personnel de secours et des toilettes publics. C’est pour cela qu’il est vivement recommandé de faire l’ascension en saison officielle uniquement.

L’ascension hors saison

Tous les ans des personnes veulent se lancer dans l’ascension du Mont Fuji hors saison, beaucoup ne se rendant pas compte de la dangerosité de l’activité, qui peut s’avérer mortelle. L’activité étant dangereuse elle est fortement encadrée par les autorités locales qui réclament de suivre des procédures officielles pour se déclarer, sans quoi tout grimpeur qui entreprendrait ceci sans les enregistrements officiels risquerait des sanctions assez sévères.

Toute personne désirant entreprendre l’ascension hors saison se doit de remplir un formulaire et le transmettre au poste de police concerné afin de déclarer son intention de gravir le Mont Fuji en période non-officielle. Au sein de cette déclaration, disponible par ici, il vous faudra décrire l’ensemble de votre activité et démontrer que vous êtes un minimum préparé pour cette activité dangereuse, et la renvoyer aux autorités locales (adresses au sein du formulaire).

Quoi qu’il en soit, la ville de Fujiyoshida recommande fortement de ne pas s’attaquer à cette ascension hors des périodes officielles d’ouvertures au grand public car les risques sont trop importants, notamment pour les personnes n’étant pas des alpinistes chevronnés. Ainsi, voici les dangers naturels existant:

– des rafales de vents extrêmement violentes et soudaines du fait que le Mont Fuji n’est pas entouré par d’autres montagnes pour réduire ces dernières

– des avalanches qui peuvent survenir à n’importe quel moment et tout emporter sur leur passage

– fort risque d’hypothermie du fait de la longue exposition à des températures froides, souvent négatives.

Alors, avant de vouloir jouer au vaillant et partir coûte que coûte sur place, pensez-y à deux fois, vérifiez que vous en avez les capacités physiques et moral, ainsi que tout le matériel requis et l’expérience nécessaire, et faites les démarches officielles.

Monter de jour ou de nuit

Si vous allez vous lancer dans cette formidable aventure, parce qu’elle est formidable (disons le bien), il va y avoir deux possibilités: de nuit ou de jour. Il vous faudra donc choisir ce que vous préféré.

L’ascension de nuit est clairement la plus prisée car elle permet d’arriver au sommet et ainsi de profiter du lever de soleil et de tout le cérémonial mis en place par les responsables sur place. Ainsi, dès les premiers rayons de soleil vous entendrez l’hymne national japonais et vous pourrez voir le drapeau du Japon prendre de la hauteur, le tout accompagné par des cris de joies retenus des japonais présent sur place. C’est tout un symbole qui prendra place autour de vous et qui vous emportera dans tout ce cérémonial. Une expérience unique à vivre au moins une fois, pour voir ce que ça fait. Le seul véritable point noir de ce moment est la foule conséquente, qui prend de la place et ralenti fortement la montée vers le sommet.

L’ascension de jour est plus « ordinaire », moins « spéciale » et le cérémonial n’est pas présent. Elle aura l’avantage d’avoir une foule moins conséquente et surtout des températures légèrement plus élevées au sommet, contrairement à la nuit. Il vous faudra donc décider de la période qui vous convient le mieux, mon choix s’orientant vers la nuit.

Si vous faites l’ascension de nuit, je vous recommande de commencer tranquillement aux environs de 20H00 afin de ne pas être trop pressé, de pouvoir prendre votre temps, de vous reposer à chaque station et être sûr d’arriver au sommet pour le lever du soleil. Pour ma part j’avais commencé l’ascension à 20H15 et je suis arrivé au sommet à 02H30, en accélérant le pas et dépassant les touristes en masse. Le lever de soleil prend en général place aux environs de 05H00 / 05H30.

Autres conseils pratiques, évitez absolument de faire l’ascension durant les week-end, jours fériés japonais ou la saison de O-bon (mi-août) afin de ne pas vous retrouver agglutiné avec une foule compacte qui ralentira votre ascension et vous enlèvera les plaisirs d’une telle randonnée. Pensez aussi à vérifier la météo afin d’essayer de planifier votre périple par un jour ensoleillé et d’essayer au maximum d’éviter la pluie.

Le matériel à prévoir pour une bonne ascension

Si l’ascension vous attire au point que vous allez vous lancer dans l’aventure, notez tout d’abord qu’il s’agit d’une randonnée de difficulté moyenne. Ainsi, elle n’est pas des plus facile, mais pas impossible non plus, contrairement à ce que certains tendent à prétendre. Je lis parfois qu’il faut être sportif, en excellente condition physique et suréquipé pour la réaliser, et puis quand tu et sur le sentier tu constates que des personnes du 3ème âge la réalise à leur rythme. Oui, il faut avoir un minimum de condition physique et surtout un bon équipement, mais non elle n’est pas si inaccessible que cela. Vous passerez par des sentiers plats et zigzaguant puis des sentiers un peu plus rocailleux et où l’effort sera un peu plus important. L’autre point de difficulté concernera l’altitude et l’acclimatation de votre corps à cette dernière. Mais à part ça, pas de grande difficulté et aucune zone où il vous faudra faire de l’escalade.

Voici donc ce que je vous recommande vivement d’emporter avec vous pour cette ascension:

  • Au minimum 2 litres d’eau par personne
  • des snacks et barres énergisantes
  • 1 paire de chaussures de marche (pas de basket ou autre)
  • un pantalon adapté. Ne prenez pas un pantalon serré car vous devrez passer des rochers
  • des vêtements chaud, car une fois en haut il va faire froid. Au départ vous partiez avec une tenue légère vu la chaleur de l’été japonais.
  • bonnet, gants, … ne seront pas un luxe
  • des vêtements de pluies au cas où
  • une lampe frontale et / ou de poche
  • des piles au cas où (mais en théorie cela devrait aller).
  • un appareil photo avec des piles ou batteries chargées
  • des bâtons de marche au cas où vous pensez en avoir besoin
  • un sac-à-dos de 20L / 25L pour stocker toutes vos affaires
  • 1 casque, des lunettes protectrices, 1 masque anti-poussière sont fortement recommandés par les autorités depuis l’éruption meurtrière du Mont Otake fin septembre 2014.

Au sein des refuges (liste disponible par ici) à chaque station vous trouverez de quoi vous restaurer mais les tarifs grimpent au même rythme que l’altitude lors de votre ascension, alors autant anticiper, ainsi que des espaces (payants) pour dormir ou vous reposer.

Attention à la descente

Beaucoup pensent que la montée vers le sommet est la partie la plus difficile de l’ascension du Mont Fuji, mais c’est une bien belle erreur, puisque la descente réserve quelques surprises. Malgré le fait qu’elle soit plate, sans réel obstacle, le fait qu’elle soit composée de roches volcaniques sablonneuses, elle impose un grand effort aux genoux et chevilles des personnes l’empruntant.

Certains s’amusent à la faire en courant afin de la boucler en environ une heure, mais il est fortement déconseillé de se lancer dans ce jeu là, car cela perturbe les autres personnes présentent sur place. En effet, la piste étant très sablonneuse, dès qu’une personne court elle entraîne avec elle un nuage de poussière qui perturbera toutes les personnes voisines. Prenez le temps de faire cette descente tranquillement, d’admirer le paysage, sans vous précipiter et comptez environ 2H00 / 2H30 pour rejoindre la station 5, là où vous pourrez reprendre le bus pour retourner à vos autres activités.

Pour ma part, j’avais effectué la descente tranquillement en 2H00 environ et j’avais opté pour un bus de retour à 11H00. Étant parti du sommet aux environs de 07H00 je me suis retrouvé à attendre patiemment mon bus, tout en faisant des étirements pour éviter les courbatures liées à l’effort musculaire que je venais de faire, et que je vous conseille vivement.

Mont Fuji au patrimoine de l’UNESCO et donations

C’est le 22 juin 2013 que le Mont Fuji est entré dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Depuis ce jour là s’est posée la question de rendre l’ascension du volcan payante afin d’éviter qu’une foule conséquente le prenne d’assaut et le rende impraticable, ou le pollue tout simplement. Il faut savoir que chaque année le lieu attire plus de 300.000 « pèlerins » ce qui n’est pas rien pour une randonnée ouverte uniquement sur deux mois et demi, et dont le sentier le plus populaire attire une grande majorité des randonneurs.

Le système qui a finalement été mis en place consiste en une simple donation, basée sur le volontariat, d’un montant de 1.000 Yens à effectuer dès la station 5. Ces donations permettront de financer l’entretien du site et sa préservation afin qu’il ne souffre pas trop de l’activité estivale.

Comment se rendre au Mont Fuji pour une ascension

Si vous êtes à Tokyo, il vous sera très facile de vous rendre au Mont Fuji. Il vous faudra compter environ 2h30 de bus, pour un tarif avoisinant les 5000 Yen aller-retour, pour vous y rendre, au départ de Shinjuku. Si vous voulez réserver votre ticket de bus, vous pouvez le faire à partir de ce site Internet en anglais. Il vous suffit de choisir « Shinjuku Highway bus terminal to Mt Fuji 5th » et de choisir vos horaires de départ et de retour. Il vous faudra absolument imprimer votre réservation et payer votre billet directement à la station de bus, située en face du Yodobashi Camera. Sans votre réservation imprimée vous ne pourrez pas obtenir votre billet.

En général il faut compter entre 7 à 9 heures d’ascension, du fait de la forte présence de touristes. Prenez cela en compte pour l’achat de vos billets de bus. Personnellement j’avais pris un aller à 17h50 et un retour à 11h00 le lendemain matin. Vous pouvez retrouver le récit de mon ascension du Mont Fuji ici.

Avec l’ensemble de ces conseils vous devriez être apte à vous lancer sereinement dans l’ascension du Mont Fuji, de nuit comme de jour, et à en profiter au maximum. Bonne randonnée à vous.

Retrouvez le Mont Fuji sur Google Maps

Site web: https://www.fujisan-climb.jp/en/index.html