Fiona Graham ou bien la Geisha Sayuki, peu importe comment elle se présentera à vous, cette personne est à éviter à tout prix. Attention ennuis possible à la clé, avec violences et menaces.
C’était en mai 2011, je venais d’arriver à Tokyo avec un PVT Japon. Je ne connaissais rien de ce pays ni de sa culture, j’étais un novice et je ne connaissais personne à Tokyo. Je planifiais de passer un an sur place et il me fallait trouver un travail pour subvenir à mes besoins, en sachant que je ne parlais pas le japonais.
En janvier 2011, avant mon départ pour le Japon, je m’étais inscrit sur le site Wwoof Japan avec pour but d’utiliser ce service qui proposait de mettre en relation des fermes organiques et des volontaires. Le principe est simple, vous vous portez volontaire pour travailler dans des fermes biologiques en échange du gîte et du couvert. Un bon moyen pour économiser et être au contact des locaux. Et pour Tokyo, en mai 2011, il n’y avait qu’une offre de Wwoof offerte par l’utilisatrice H3883, à savoir Fiona Graham.
Ma rencontre avec la Geisha Sayuki et ses demandes abusives
Le 16 mai 2011, via le site Wwoof Japan, j’entre en contact avec Fiona Graham qui propose une place pour un Wwoofer chez elle à Nippori. On échange quelques messages sur ce site avant de passer à des échanges via nos adresses e-mails respectives, entre le 18 et le 28 mai 2011. Nous nous rencontrons très rapidement à Asakusa, devant son tout nouveau magasin de kimono d’occasions, situé en face du magasin de friandises Umezono, le 19 mai 2011.
Là elle m’explique qu’elle est la première Geisha occidentale au Japon et qu’elle s’appelle Fiona Graham, d’origine australienne (Melbourne). Elle me dit que son magasin de kimono d’occasion vient tout juste d’ouvrir et qu’elle aimerait avoir de l’aide pour promouvoir son activité de Geisha occidentale et aussi son magasin. Nous convenons de nous revoir chez elle à Nippori, plus précisément dans le quartier de Yanaka Ginza.
Lors de la dizaine de jours qui suivent nous allons nous revoir à plusieurs reprises afin qu’elle m’explique ce qu’elle attend de moi et que je puisse visiter son logement, là où je serais hébergé gratuitement en contrepartie de mon travail pour elle, à raison de 4 heures par jour. Sauf que, très rapidement je vais déchanter. Je tombe en faites dans une maison remplie de Wwoofers, ils sont au moins 5 et d’autres doivent arriver selon les dire de Fiona Graham. Les gens sont littéralement entassés dans 2 pièces pour dormir, sur des futons qui se superposent à même le sol, par manque de place. Mais là ne s’arrête pas ma surprise.
Fiona Graham, que je ne verrais jamais en tant que la Geisha Sayuki, au début, me demandais juste de l’aide pour promouvoir son site Internet. Mais, petit à petit, elle a commencé à ajouter des tâches. Et elle voulait que je fasse la promotion de son magasin de Kimono dans tout Tokyo en démarchant les différents hôtels de la ville, frais de transports à ma charge bien sûr. Là, c’était abusé, mais ce n’était pas tout.
En plus de cela, à savoir travailler gratuitement, des heures durant tous les jours et de devoir payer des sommes pharaoniques en transports en communs à Tokyo, elle voulait aussi que je dorme dans le logement que je louais car elle n’avait plus de place pour m’héberger (alors qu’elle aurait dû me le proposer vu que c’est le principe même du Wwoofing, mais vu qu’elle avait déjà plusieurs Wwoofers chez elle, c’était impossible). Et bien sûr, j’aurais dû payer le loyer de ma poche. Là, on venait d’atteindre la limite de l’exploitation, puisque je devais tout payer de ma poche et travailler gratuitement pour l’aider dans son business. J’ai alors dit un grand et simple « NON MERCI » le 30 mai 2011.
Non content de cette situation ubuesque, j’ai adressé une plainte au site Wwoof Japan, avec l’ensemble de nos échanges par e-mail. Il se trouve que je n’ai pas été le seul à faire de même et qu’après quelques mois, elle fut bannie de ce site pour ses nombreux abus répétés. D’ailleurs, dû à de nombreux abus de la sorte via le concept de Wwoofing, il semblerait que l’Ambassade du Japon à Paris n’accepte plus cette possibilité de travail pour ceux qui postulent à un WHV Japon.
La Geisha Sayuki refait surface
Après quelques jours, et m’être lancé dans mon activité de professeur de français au Japon, Fiona Graham m’est complètement sortie de l’esprit. Je l’avais oubliée. Mais cela n’a pas duré puisqu’elle est réapparue.
- Le 9 avril 2012 : je reçois un e-mail d’un étudiant à l’EDHEC qui me demande si je peux insérer la vidéo de la Geisha Sayuki sur mon blog. Je me rend compte qu’elle exploite encore des jeunes étrangers au Japon, puisque de nombreux autres sites on reçut la même demande. Elle n’a donc pas cessée son activité
- « Le noir qui pue » : celle-là, c’est la meilleure. Non contente d’avoir été banni du site Wwoof Japan, Fiona Graham recrute de nouvelles personnes à exploiter via le site Workaway, qui fonctionne sur le même principe que Wwoof Japan. J’ai rencontré l’un d’entre eux à Mickey House et lorsqu’il m’a raconté son histoire j’ai halluciné. Il avait postulé via Workaway et s’est rendu chez Fiona Graham, dans ce qui devait être un lieu d’échange culturel, une maison à proximité de Okachimachi (proche de Ueno). A peine entré dans la maison que Fiona Graham lui dit qu’elle doit partir et qu’elle veut qu’il fasse le ménage. Il s’exécute, désabusé. Le lendemain, il entre dans une pièce où se trouve Fiona et elle lui dit « ça sens mauvais, c’est toi, tu pus, va te laver » !!! Il est rapidement parti de cet endroit parce qu’il n’a pas aimé les conditions qui lui étaient proposées et trouvait qu’elle exploitait les gens sur place et qu’elle avait menti dans son annonce.
- Violences et menaces : une autre personne que j’ai rencontrée et qui a passé environ 15 jours chez Fiona Graham s’est plainte. Les conditions n’étaient en aucun cas celles décrites dans l’annonce (pour ce cas, Fiona Graham s’est servit du site Airbnb pour obtenir des locataires et leur vendre un lieu de vie idéal qui n’en n’était pas un). Mieux encore, Fiona devait quelques milliers de yen à la personne en question. Lorsque cette personne, bien après avoir quitté le domicile de Fiona, est allé réclamer son argent, Fiona à fait preuve de violences (verbales et physiques) et a été des plus menaçantes. Pas très habituel chez une Geisha me direz-vous, mais lisez en-dessous et vous verrez que ce n’est pas la première fois.
Fiona Graham a eu des soucis avec la Asakusa Geisha Association
Dans un article intitulé First ever Western geisha leaves the ‘sisterhood’, en date du 4 juin 2011, le Telegraph rapporte des faits peu élogieux à l’encontre de Fiona Graham, plus connue sous le nom de Sayuki. Fiona Graham aurait tout simplement refusé de respecter les us et coutumes du monde des geisha, aurait manqué de respect envers ses aînées (choses inhabituelles dans ce milieu), aurait refusé de suivre les leçons normalement imposées, … Pire encore, elle devenait hystérique et criait sur tout le monde lorsqu’il lui était refusé le droit de pratiquer devant des clients, ce qui n’est pas sans rappeler l’épisode que je cite plus haut où elle a fait preuve de violences.
Et même Peter MacIntosh, un étranger qui a étudié le monde des Geisha pendant 18 ans, au moment de l’article, a dit « Je refuse de l’appeler Sayuki. Quand elle agira comme une Geisha je l’appellerai par son nom de Geisha ». En résumé cet article pointe du doigt un comportement violent et irrespectueux du monde des Geisha par celle qui fut proclamée première Geisha blanche au monde.
A la lecture de cet article, vous pouvez aisément vous rendre compte que Fiona Graham, 50 ans, et qui se fait appeler Sayuki, la première Geisha occidentale au monde, est une personne qui abuse de son statut, n’hésite pas à exploiter les étrangers de passage au Japon, fait preuve de violences et peut être menaçante. MEFIANCE donc avec cette personne.
Source photo : telegraph.co.uk